Histoire et patrimoine

Aux origines de Bénesse-Maremne

Bénesse-Maremne apparaît dans les écrits à partir de 1355, date à laquelle sont posées les limites entre Capbreton, Bénesse et Labenne. En 1527, le village fait partie des neuf paroisses de la vicomté de Maremne, dont il fut l'une des seigneuries.

La commune est située sur l’ancienne voie royale de Bordeaux à Bayonne, héritée de la voie romaine dite chemin d’Aquitaine, qui favorisa son développement. Cette implantation stratégique conduit à la création d’un relais de la poste aux chevaux en 1609, dans le quartier d’Ausse, par Pierre de La Cabanne.

À cette époque, Bénesse est un village de pasteurs. Il est entouré de grands marais, notamment du côté d’Orx (aujourd’hui réserve naturelle) et d’Angresse. Seuls les quartiers de Laste et du Pont sont cultivés. On y fait pousser du seigle, seule céréale panifiable de l’époque.

L’église et l’évolution du village

L’église d’origine était située au cœur de l’actuel cimetière. Restaurée en 1855, elle est finalement rasée et reconstruite en 1873 à son emplacement actuel, en lien avec le déplacement progressif de la population vers la route nationale 10 et la voie ferrée, arrivée en 1857.

La mairie, initialement implantée à l’emplacement de l’actuel salon de coiffure, ainsi que le presbytère, sont également construits à cette période.

Le XIXe siècle : croissance et tourisme

Le XIXᵉ siècle marque l’essor de la commune et l’arrivée des premiers touristes. On y compte jusqu’à sept hôtels. La population passe de 400 habitants à la fin du XVIIIe siècle à 700 vers 1840, puis à 1 200 en 1906. L’école accueille alors quatre classes et environ 160 élèves. Bénesse reste une commune rurale à 80 %, avec le maïs comme culture principale, mais aussi forgeron, sabotier, épicier, etc.

Depuis les années 1950

Depuis les années 1950, la commune attire de plus en plus de retraités et de jeunes couples, séduits par sa proximité avec la côte landaise et sa position stratégique entre Bayonne et Dax.

Quelques figures benessoises

  • Jean Darrigrand (1767-1807) : capitaine de bateaux corsaires.
  • Georges Gémain-Darrigrand (1861-1936) : magistrat colonial, procureur de la République, maire de Bénesse-Maremne de 1899 à 1910. Époux d’Amélie Bure d’Orx, petite-fille de Napoléon III.
  • François Ducourneau († 1924) : médecin installé à Bénesse en 1874, alors seule commune du secteur à en posséder un. Maire de 1910 à 1919.
  • Eugène Lautier (1867-1935) : député de Guyane, rédacteur en chef de L’Homme Libre, journal fondé par Georges Clemenceau. Maire de la commune de 1919 à 1925.

Napoléon III et Bénesse-Maremne

Une histoire peu connue… mais bien réelle

Charles Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III (1808-1873), a laissé une empreinte génétique dans notre village.

En 1840, alors prisonnier au Fort de Ham, il entame une relation avec Éléonore Vergeot, une jeune lingère de 20 ans. Deux fils naissent de cette union :

  • Alexandre Louis Eugène (né le 25 février 1843)
  • Alexandre Louis Ernest (né le 18 mars 1845)

En 1858, Pierre Bure, frère de lait de l’empereur, épouse Éléonore Vergeot et reconnaît les deux garçons comme siens. Le couple aura trois autres enfants.

Le 14 juin 1870, Napoléon III fait donation du domaine d’Orx à ses deux fils, leur conférant les titres de Comte d’Orx (pour l’aîné) et Comte de Labenne (pour le cadet). Le Comte d’Orx s’installe au château de Castets à Saint-André-de-Seignanx, devient maire d’Orx (1876-1884) puis de Saint-André (1884-1910).

Le Domaine du Pont

Sa fille, Jeanne Amélie, épouse en 1899 Georges Gémain, maire de Bénesse-Maremne. Le couple s’installe au « Château du Pont », vaste domaine comprenant 18 petites fermes et métairies.

Jeanne Amélie était une femme influente de son époque. Elle fonde le Comice Agricole de Saint-Vincent-de-Tyrosse et œuvre pour l’arrivée du télégraphe dans le canton.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la maison est occupée par les Allemands. Restaurée dans les années 2000, elle accueille aujourd’hui des chambres d’hôtes de charme : www.domainedupont.com